Je ne vais pas vous faire un cours d'histoire ni de géographie (je n'excelle pas dans ce domaine, à vrai dire). L'homme s'est toujours bien débrouillé quand il est tenu par un travail intéressant. Les études qui ont conduit au creusement de ce canal sont visibles lorsque l'on observe les deux gigantesques parois qui s'élèvent de chaque côté du bateau. On peut également constater que la nature est toujours dangereuse, les récents éboulements ne laissant le passage ouvert qu'une partie de l'année et en particulier aux plaisanciers.

"Petit bateau"

Nous avons eu de la chance, nous étions seulement deux bateaux à demander la traversée ce soir là, nous avions à l'origine pensé dormir au mouillage mais nous somme arrivés à l'heure pour le dernier passage du jour. Un tout petit bateau et nous. Le suivant de près, mais pas trop, pour ne pas subir l'effet de ses hélices. Il faut savoir que le canal est très étroit (pas vraiment pour nous, mais pour les plus gros bateaux oui). Sous l'eau, le sol forme un V et les mouvements que nous faisons avec nos bateaux engendrent des mouvements qui se répercutent sur les deux parois rocheuses, donnant un effet de machine à laver, un roulement sans fin. C'est très dangereux en navigation car il n'y a aucun moyen de se protéger des rochers. Si par malheur, le barreur est déconcentré, le navire ira directement faire un câlin contre l'une des parois. Ne comptez pas sur les pilote automatique, les parois sont tellement hautes que le GPS capte mal, quand au cap magnétique ca aurait du marcher ... mais non. Romain était tendu, moi les yeux bien ouverts et alertes si on s'approchait trop près des bords et les enfants s'émerveillaient à chaque instant. La traversée a duré un peu plus de 45 minutes. Malgré la fatigue, ce passage a été intense et nous sommes ravis de l'avoir fait.

Ce faut aussi notre premier passage sous un pont ! Mais le lendemain du passage du canal !

Après quelques mouillages supplémentaires, le temps de sortir du golfe de Corinthe, nous retrouvons par hasard une connaissance au mouillage de Porto Skrofa. Un joli surnom lui a été attribué, celui de la baie des moustiques. Je confirme, à la tombée de la nuit, dès que le vent cesse, c'est l'invasion de moustiques. Avec une bonne bombe, on parvient à les maintenir à distance. Mais ils sont très voraces. Cela s'explique par le fait que la baie est située en zone marécageuse et protégée. L'eau est très claire, cristalline, et il y a un bon restaurant au bord de la plage qui s'efforce de satisfaire ses clients en évitant qu'ils se fassent dévorer avant la fin de leur repas. Nous avons testé, c'était très bon et copieux. Nous sommes le vendredi 26 août.

Nous quittons "moustique-land" et nous lui sommes reconnaissants d'avoir les estomacs pleins et surtout d'avoir passé une bonne nuit de sommeil pour les navigateurs.

Photo bonus du pont ;)