Nous voilà partis depuis une semaine. Sept jours sans voir aucune terre. Le bleu de l'océan à perte de vue nous rend plus humbles. Nous sommes si petits face à cette immensité.

La nature qui nous entoure, sans intervention humaine est d'une splendeur sans égale.

Mise à part ça, je savais très bien que le départ n'allait pas me plaire. La houle de travers et serrée et le vent en force m'ont été fatals. Durant les premières 24h à 48h, je n'étais pas disponible pour la traversée. Mais je n'ai pas été la seule, Valérie aussi a été malade. Toutes les deux nous nous soutenions durant cet épisode délicat. Comme je l'avais prévu, nous nous sommes prêtées main-forte et avant tout avancés.

Ensuite, nous pensions que la météo serait plus favorable. Bien que la houle se soit calmée, elle est restée désagréable de côté. Un moment de répit avant la deuxième moitié de la traversée.

Mais à ce moment-là, nous nous disions que le plus dur était passé, que maintenant, avec un peu de patience le vent allait tourner et nous pourrions passer le reste de la traversée plus apaisés.

Comment nous nous occupions durant la première moitié de la transatlantique ? En premier lieu du repos. Dès que le corps le réclamait, la personne partait dormir et tout le monde respectait au mieux ces moments. Du temps de partage avec les garçons aussi. Des jeux, des révisions rapides pour ne pas perdre le fil en arrivant. Il faut se dire que l'école, elle, ne se mettait pas en pause et qu'il faudrait récupérer ce qui n'avait pas encore été fait avant le départ.

Nous n'étions pas seuls à partir ce jour-là, d'autres bateaux sont partis un peu plus tard que nous, d'autres sont partis quelques jours avant. Mais cela rassurait de savoir que nous n'étions pas "seuls au monde" pour une si longue période.

Mais à part ça, il y a aussi la gestion du temps. Durant la traversée, nous faisions différents fuseaux horaires et nous n'avions pas internet pour mettre l'heure juste. Donc nous avions décidé préalablement de changer trois fois les montres, de préférence juste après le repas pour ne pas être trop perturbés à l'arrivée.

Les garçons eux, devaient se lever à heure fixe, goûter à heure fixe et aller se coucher à heure fixe aussi. Une routine claire pour un point de repère.