Nous sommes à quelques heures du départ pour le Cap-Vert, notre dernière escale avant la transatlantique. Ce sera l'occasion de nous mettre d'accord sur le fonctionnement des quarts de veille. Nous avons la chance d'être quatre navigateurs, avec deux enfants (on va plutôt dire deux jeunes presque adolescents si vous voulez).

C'est un luxe d'être autant de navigateurs et encore plus lorsque l'on se connaît bien. Il faut dire que je n'ai pas vraiment laissé le choix quant aux personnes avec qui nous allions faire cette traversée. J'apprécie énormément Valérie et Christophe, même s'ils n'ont jamais fait d'aussi long trajet, ni de transatlantique. Je sais que je peux leur faire confiance. Nous suivons les mêmes règles en ce qui concerne la sécurité et le confort des personnes à bord. Nous nous entendons bien, malgré nos caractères différents. Notre complicité n'est plus à démontrer et je sais d'avance que même dans les moments les plus difficiles, nous saurons tous nous soutenir.

Nous sommes le 08 janvier, nous disons au revoir à une autre famille amie qui reste encore quelques temps aux Canaries. Les enfants sont tristes et je comprends très bien. Leur attachement est sincère et je suis sûre que nous les retrouverons lorsqu'ils auront eux aussi fait le pas de la transatlantique.

La météo, quant à elle, continue son petit manège. Toujours en girouette, changeant à volonté puisqu'elle n'est jamais satisfaite. Nous ferons donc avec. Les premières heures se sont bien passées, même si durant les nuits, le sens du vent change sans vraiment prévenir. Nous avons facilement trouvé un équilibre quant aux quarts que chacun d'entre nous prendra. Les habitudes sont là, le Cap-Vert n'est pas loin. Il nous faudra sept jours pour y arriver.

Une fois à Mindelo, nous prenons le temps de visiter. Nous ne devrions pas rester très longtemps, mais comme toujours, la météo décidera. Pour le moment, ce n'est pas terrible, voire catastrophique, mais nous trouverons bien un créneau. Nos deux amis en profitent pour visiter en amoureux le Cap-Vert, puis nous partageons quelques visites ensemble. Quelques heures à la plage, pour profiter d'une baignade bien méritée. Une belle conversation autour de plats typiques de la région et surtout l'appoint de l'avitaillement.

Vue de la marina de Mindelo.

Il faut dire que le dépaysement ici est complet. Les conditions ne sont pas vraiment les mêmes que sur le bon vieux continent. Ce n'est pas la première fois que nous partons dans un pays comme celui-là, mais ici, c'est différent. Nous voyons très bien la différence entre la partie "touristique" en développement et la partie "réelle". Je n'ai pas beaucoup aimé le Cap-Vert, mais c'est personnel. Pourtant, les gens sont très gentils, mais à chaque coin de rue, trop sont dans le besoin. Cette pauvreté m'a rendu mal à l'aise.

Mon souhait de quitter le Cap-Vert le plus vite possible sera bientôt exaucé. La seule fenêtre météo disponible sera un peu hardcore, mais cela ne devrait pas durer.

Après cinq jours ici, nous disons au revoir au Cap-Vert et merci pour votre accueil. Notre dernière escale est terminée, demain nous partirons pour notre transatlantique que nous espérons meilleure que les deux dernières traversées. Les calculs sont faits, nous savons exactement comment gérer la moindre goutte de gasoil, d'essence pour le groupe électrogène et la batterie. Les réserves sont complétées, les personnes à terre qui vont nous suivre sont aux aguets, chaque jour, ils attendront leur message et suivront notre position. Toutes les sécurités ont été prises, nous pouvons affronter la dernière étape, direction les Caraïbes que nous verrons dans un peu plus de deux semaines.