Je rassure tout de suite, j'écris ces mots en étant de quart de nuit en direction des Canaries. Je ne vais pas vous tenir en haleine plus longtemps sur ce sujet. Mais j'estime que notre expérience et la façon dont nous avons tous les deux géré les différents intervenants nous ont parfois porté préjudice, parfois bénéficié.

Je m'explique. Le jonglage entre les différents acteurs de notre liberté retrouvée n'a pas été de tout repos. Certains ont été plus sportifs, voire tendus, d'autres ont essayé de prendre le dessus sur nos décisions en estimant que nous n'étions pas compétents, et pour finir, ceux qui nous ont soutenus dans la direction que nous voulions prendre.

Ce petit jeu est très fatigant, car il faut rappeler sans cesse à chacun d'eux que même si nous ne sommes pas des professionnels dans le domaine, nous sommes quand même "les propriétaires" du navire. L'équilibre fragile entre notre envie de voir le bout du tunnel de cette catastrophe et la garantie de la sécurité totale a été plusieurs fois déstabilisé voire avorté.

Mais, parce qu'il y a un mais, j'aime bien les mais, pas trop, mais quand même :p

Le mot-clé dans toute cette histoire est la communication. Sans communication, la gestion de ce projet aurait pu entraîner une durée de réparation bien plus longue.

Comment communiquer avec des intervenants qui ne travaillent pas forcément comme on l'espère ? Et bien c'est complexe, mais une chose ressort pour chacun d'entre eux. RELANCER REGULIEREMENT.
Oui, c'est pénible, c'est de la gestion de planning, rabâcher la même chose à répétition, c'est gonflant, mais ça paie. Avec une relance ponctuelle, vous ne devenez pas le client le plus embêtant du monde, mais vous passez dans la catégorie (en tout cas pour moi) de ceux des clients soucieux.
Nous avons rappelé presque systématiquement que nous n'étions pas en hivernage, que nous souhaitions connaître les différents délais et problèmes de l'obtention des pièces manquantes et que nous étions conscients de la rareté de certaines, que nous étions là pour aider en cas de besoin et non pour mettre des bâtons dans les roues.

Cela prouve d'une part, et toujours en copie de la moindre relance, à l'assureur que le dossier est suivi de manière régulière, pas trop, pour ne pas tomber dans l'urgence sans garantie, mais assez pour ne pas passer pour des profiteurs. Pour un cas, les relances par mails n'ont pas suffi, il faut donc se déplacer et communiquer de vive voix (avec un mélange d'espagnol, d'anglais et de français très sympathique), puis mettre par écrit en copie à l'assureur et/ou l'expert de chaque passage dans les entreprises et faire un résumé succinct de la situation.

De discussions avec les ouvriers qui vont venir et les patrons qui les envoient. Toujours être d'humeur agréable. On ne nous demande pas d'être les plus joyeux du monde, mais de ne pas non plus pourrir la journée de la pauvre personne qui vient réparer ce qui a été endommagé. Demander s'ils ont besoin d'aide, se préoccuper du déroulement des réparations et poser des questions, par intermittence quand même, et surtout ne jamais les prendre de haut, ce sont quand même eux les professionnels.

ET toujours garder une trace écrite (demandes et retours) de tout changement dans les devis préalablement acceptés par l'assureur, car au final, c'est lui qui va vous rembourser!